Appels à contribution

8e Congrès de la Société européenne de Littérature comparée (ancien « Réseau européen d'études littéraires comparées » ), Lille 2019 (26 au 30 août)

8e Congrès de la Société européenne de Littérature comparée (ancien « Réseau européen d'études littéraires comparées » ), Lille 2019 (26 au 30 août)

 
Thème général :

Littérature - échanges culturels – transmission : savoirs et créations entre passé et avenir (Évolution des canons littéraires et transmission des cultures et du savoir : réception, traduction, « Histoire littéraire » …)

La circulation des idées en Europe (et dans le monde) est un phénomène ancien, le « dialogue interculturel » un vaste domaine qui offre une grande diversité d’approches de questions qui pourront être envisagées dans le cadre de ce Congrès : il s'agit, en effet, de problématiques a-temporelles, qui doivent être interrogés constamment en tenant compte des évolutions sociales, économiques, techniques et, bien sûr, culturelles.

À notre époque de transformation rapide du monde et de la rencontre des cultures (parfois, sur le mode de l'affrontement), la place qu’occupent, dans la société, la littérature, voire les sciences humaines et sociales est souvent mise en cause et doit être redéfinie : des études de réception des années 1970/80 à la mise en valeur des relations intermédiales et interculturelles, en passant par les travaux sur les transferts culturels, s’ouvre un vaste champ de réflexions théoriques, méthodologiques, esthétiques.

Le congrès de la SELC (REELC) sera l’occasion de s’interroger sur les conséquences que les transformations socio-économiques du monde contemporain (dont, entre autres, la mise en place des accords européens d’harmonisation du système universitaire) ont pour la transmission des savoirs et pour celle des œuvres culturelles, pour l’évolution des canons littéraires et pour les choix de programmes scolaires et universitaires (dont l’idée d'une « nouvelle histoire littéraire européenne » s’écrivant contre une émergence nationale des lettres), mais aussi pour la création littéraire et artistique.

Il importe de donner une perspective temporelle et spatiale à ces interrogations : pour cela, on reviendra sur l’histoire et sur l'évolution de la notion de « diffusion » et sur celles des chemins de la «dissémination », sur la réinterprétation des éléments diffusés ; on s’interrogera sur les contacts qui expliquent tels ou tels rapprochements et on mettra l’accent sur le décentrement et sur les glissements sémantiques liés aux déplacements dans l’espace et dans le temps.

Si la situation actuelle de la recherche se traduit par la réorganisation pratique de nos institutions, ces changements peuvent aussi avoir des conséquences en termes épistémologiques. Ainsi conviendra-t-il de réfléchir sur la question de savoir dans quelle mesure le statut, le mode de production / création et de diffusion du littéraire ont été modifiés dans les dernières décennies, si et comment l’insertion sociale de l’objet littéraire a changé, elle aussi. On étudiera également les conséquences de la globalisation économique pour la globalisation culturelle : l'émergence d'une « littérature monde » entraîne-t-elle une uniformisation de la création littéraire ou, au contraire, provoque-t-elle, parfois comme phénomène de réaction, l’expression et la mise en valeur de cultures locales / régionales ? Il faudra s’interroger sur ce que la globalisation signifie pour les échanges culturels, sur ce que devient, dans une telle situation, la relation à l'autre, à l’étranger. À ce propos, il conviendra aussi de mettre de tels questionnements en perspective avec des périodes plus anciennes qui s’étaient illustrées par leur ouverture au monde et par un changement des paradigmes, comme p. ex. la Renaissance (et l’émergence de la « Galaxie Gutenberg »).


Ainsi, le Congrès s’intéressera notamment :

À l’histoire du livre : il s’agira d’étudier les circuits éditoriaux et commerciaux, qui ont permis la circulation des livres, des idées ou des représentations qu’ils contiennent. On pourra à ce titre s’intéresser aux traductions et à la constitution d’un lectorat élargi, aux décalages ou au contraire aux convergences entre la culture émettrice et la culture cible. On cherchera à déterminer comment les savoirs ont été adaptés à un autre public, à d’autres contextes culturels et, avec l'arrivée de nouvelles technologies, notamment la numérisation, à des supports nouveaux.

Aux traductions / adaptations et à leur rôle pour le rayonnement des œuvres littéraires, mais aussi au rapport, dans l’histoire des langues et des littératures, entre le latin et les langues vernaculaires.

Aux correspondances d’auteurs, d’hommes de lettres comme mode de dissémination des idées.

Au rôle des intermédiaires individuels (journalistes, traducteurs, éditeurs, directeurs de théâtre, aux voyageurs et leurs récits …) et institutionnels (Académies et Universités, l’École et les programmes éducatifs, les Bibliothèques, Théâtres, Musées, … ) ; au rôle des revues culturelles.

Aux contenus de la transmission, afin de replacer la littérature au sein d’autres circulations de textes (scientifiques, religieux, moralistes, politiques, philosophiques etc.).

Aux genres : quels sont les genres littéraires ou textuels qui ont rempli cette fonction de transmission des savoirs ? Il faudra aussi penser à de nouveau genres qui induisent de nouvelles formes de transmission, p. ex. à la mode du roman graphique et de l’adaptation de grandes œuvres canoniques sous cette forme.

Aux mythes et mythologies qui ont sous-tendu la production littéraire.

À la notion de canon littéraire : national ,européen, voire mondial.

Au statut du texte littéraire : est-il considéré comme un vecteur sérieux du savoir ?

À l'impact des nouvelles technologies (« humanités numériques ») sur la réception de l’œuvre littéraire, tant au niveau de la réception passive (critique, lecteur lambda) que de la réception créatrice (voir à ce propos aussi les questions d’intertextualité).

À la méthodologie des études de transfert.

Des propositions pourront être faites pour des communications individuelles ou pour des ateliers (dont l’organisation, dans le cadre du Congrès, sera assurée par les auteur(e)s de la proposition). Elles sont à adresser sous forme d’un résumé d’environ 1.500 signes (une page standard) accompagnée d’une courte bio-bibliographie de l'auteur(e) (pour les ateliers : d’un ou de plusieurs responsables) à : Fiona McIntosh-Varjabédian (fiona.mcintosh-varjabedian@univ-lille3.fr) et Karl Zieger (karl.zieger@univ-lille3.fr) AVANT 30 juin 2018.

Les langues officielles du congrès seront le français et l’anglais. Toutefois, des présentations sur posters pourront être envisagées dans toutes les langues européennes.


Le Congrès est organisé par l'Unité de recherche ALITHILA (Analyses littéraires et Histoire de la langue) de l'Université de Lille en coopération avec la SELC et la SFLGC et avec le soutien de l'UR CECILLE (Université de Lille), ainsi que des universités d'Amiens, Arras, Rouen et Valenciennes.


8th Conference of the European Society of Comparatice Literature (former Network of Comparative Literature Studies), Lille 2019 (28-31 August)


General theme :

Literature, cultural exchanges and transmission: knowledge and creation between past and future (Evolution of literary standards, transmission of cultures and knowledge: reception, translating, literary history...)

Globalisation is not a new phenomenon. Ideas have been circulating all over Europe (and the world) since ancient times, hence intercultural dialogue is a wide field offering a great variety of approaches for the questions which may be considered during this Conference: throughout time, these questions keep recurring, and constantly require a fresh outlook, taking into account social, economic, technical and of course cultural changes.

In such times as ours, when the world is swift to change and cultures are destined to meet (sometimes, alas, to clash), the place of literature, or broadly speaking human and social sciences, within society, is often questioned, and needs redefining: from the reception studies of the 1970s and 80s to the stress laid on intermedial and intercultural relations, not forgetting the work done on cultural transfers, this question opens up a wide field of theoretic, methodological and aesthetic research.

The conference of the European Network of Comparative Literature will allow us to examine the way in which socio-economic changes in the contemporary world (including European agreements for harmonizing the university systems) affect the processes by which knowledge and cultural works are transmitted, the evolution of literary standards. These evolutions also entail new ways of defining new programs in schools and universities (such as the concept of a new European literary history, as opposed to a strictly national vision of the growth of literature). The repercussions on literary and artistic creation should also be taken into account to help us to question our assumptions and practices.

It is crucial to ground these queries in time and space: with that in mind, we shall go over the history of diffusion, the changes this concept has undergone, the ways and byways of dissemination, the reinterpretation of the elements thus disseminated; we shall ask ourselves which connections best explain this or that propinquity, and how movements in space and in time are able to displace the centre and make semantics undergo sometimes radical shifts.

If research is affected by the ongoing practical reorganization of our institutions, such changes may also have epistemological consequences. In the last decades, we may ask ourselves how the status of literature, the processes by which it is created, produced, disseminated, have been modified, whether the way in which literature takes its place within society has changed, and if so, in what way. We will also examine the effect of economic globalization over cultural globalization: does the birth of a “world literature” mean that literary creation is becoming uniform, or on the contrary does it arouse an antagonistic tendency towards expressing and highlighting local and regional cultures? We must ask ourselves what globalization means for cultural exchanges, what becomes of the relation to the other, to the foreigner, in such a juncture. In this light, it would be useful to gain perspective by relating such questions to more ancient periods which were noted for their openness to the world, and their willingness to accept new paradigms, such as the Renaissance (and the birth of the “Gutemberg galaxy”).


Therefore, the Conference will be devoted, amongst other things,

    to the history of books, the study of editorial and marketing processes which allowed books, ideas, and representations to circulate. It might be interesting to include translations in as much as they broaden the readership, and point to diverging or converging cultural representations between the original work and its secondary target.

    To translations and adaptations, to the part they played in propagating the fame of literary works, and also to the relationship of Latin and the vernacular languages in the history of languages and literatures.

    To letter-exchanges between authors and men of letters as a means of dissemination for ideas.

    To the part played by individual intermediaries (journalists, translators, publishers, theatre directors, travellers and their tales...) as well as institutions (Academies and Universities, schools and educational programs, libraries, theatres, museums...) and cultural periodicals.

    To the contents that are thus propagated, in order to compare the circulation of literature to that of other types of texts (scientific, religious, moral, political, philosophical, etc.)

    To genre: what literary or textual genres have best fulfilled this task of transmitting knowledge? We will need to consider also the new genres that introduce new forms of transmission, such as the graphic novel and its tendency to adapt great works of the literary canon.

    To the myths and mythological pattern which lie at the core of literary creation.

    To the way in which a canon (wether national, European, or even worldwide) is built;

    To the status of the literary text: is it considered as a serious vessel for knowledge?

    To the impact of new technologies (such as “digital humanities”) on the reception of literary works, and said reception covers not only the–so to speak–passive reading of a critic or a layperson, but also creative rewriting (in this respect, see the questions raised under the heading of intermediality).

    To the methodological aspect of transfer of knowledge and to the impact of knowledge-transfer on the society (“design for change”).


The organizers will accept proposals both for individual papers and for workshops (the responsibility of organizing the latter will devolve, within this Conference, to the person or persons who issued the proposal). Proposals should take the form of a summary of 1,500 signs (or one standardized page), accompanied by a short biography and bibliography, to be sent to Fiona McIntosh-Varjabedian (fiona.mcintosh-varjabedian@univ-lille3.fr) and Karl Zieger (karl.zieger@univ-lille3.fr)BEFORE June 30th 2018.


The official languages for this conference will be French and English. However presentations on posters will be possible in all European.

The Congress is organized by the “Unité de Recherche ALITHILA” (Analyses littéraires et Histoire de la langue) of Lille University in cooperation with ESCL, SFLGC and the universities of Amiens, Arras, Rouen and Valenciennes.